19 décembre 2018 / Ismaïl ar-Roubaysī
Mālik déteste le khôl sauf en cas de maladie
Mukhulah traditionnelle avec son mirwad
The Zay Initiative
al-`Utbī rapporte ainsi de lui :
« في كراهة الكحل للرجل وسئل عن الكحل للرجل بالنهار فقال: ما يعجبني أن يكتحل الرجل بالليل ولا بالنهار، إلا أن تكون تأخذه علة فيكتحل، وإنما الكحل من أمر النساء، وما أدركت أحدا من الناس يكتحل هكذا إلا من ضرورة، ولربما وجدت الشيء فاكتحلت به فجلست في البيت ولم أخرج منه ».
(Du samā` de ‘Ashhab : ) « On lui (Mālik) posa la question à propos du khol pour l’homme en journée, il dit : il ne me plait pas que l’homme se mette du khol de nuit comme de jour, sauf si l’atteint une maladie pour laquelle il (devra) en mettre.
Et le khol n’est que l’affaire des femmes, et je n’ai jamais vu une seule personne mettre du khol ainsi sauf en raison d’une nécessité. Et il a pu arriver que je sois touché d’une chose, puis que je mette du khol pour cette raison et reste alors chez moi sans en sortir ».
Ibn 'Abī Zayd reprend cette riwāyah dans al-Jāmi` mais de façon résumée sans l’évocation de la spécificité aux femmes. Il l’a certainement repris de al-`Utbiyyah :
« قال مالك : وأكره الكحل بالنهار والليل للرجل إلا لمن به علة، وما أدركت من يكتحل هكذا إلا من ضرورة. »
« Mālik dit : Et je déteste le khol de jour comme de nuit pour l’homme sauf pour qui (est touché) d’une maladie, et je ne connais personne qui ne mets du khol ainsi sauf en cas de nécessité ».
Remarques
۞ Ibn Rushd commentant cette parole de Mālik met en évidence que la raison (علة) du jugement de Mālik est que cela est une ressemblance aux femmes, ce qui est interdit par plusieurs hadiths prophétiques. Il dit :
« قال محمد بن رشد : قد مضى هذا فيما تقدم، والمعنى فيه بين، لأن في الاكتحال التشبه بالنساء، ويكره للرجال التشبه بالنساء، وللنساء التشبه بالرجال، لما جاء في ذلك، وبالله التوفيق »
Toutefois, compte tenu du fait que beaucoup de salaf utilisaient le khol de façon absolue, nous avons là une illustration que l’interdiction de la ressemblance au même sexe dépend en partie de la coutume, sans quoi ces derniers n’auraient pas divergé avec Mālik et les Médinois sur ce point.
۞ On peut ajouter que Mālik ici témoigne du fait que personne à Médine n’utilisait le khol pour autre que les afflictions nécessitant son utilisation. Il se base ainsi sur la pratique médinoise.
۞ C’est probablement la raison pour laquelle il n’est pas connu de la coutume des savants malikites qu’ils mettaient du khol, ni des gens du Maghreb et d’Andalousie, sauf certaines tribus arabes bédouines dans le Maghreb central dont il nous est rapporté qu’ils continuaient jusqu’au XIXe siècle à avoir pour habitude d’en mettre quotidiennement.